Vélo électrique made in France : ULTIMA est en route vers l'équilibre

Peut-on encore produire un vélo électrique vraiment made in France et poursuivre sa croissance vers un équilibre durable ?
Sans spoiler cette brève, la réponse est oui et ça se passe à Saint-Priest, en banlieue lyonnaise, au sein de la PME Ultima Mobility.
Les prémices d'un fabricant de vélos électriques français
Fin 2021, lors du lancement de la société avec mon associé Brice Epailly, la motivation principale était de répondre à la question suivante : “Peut-on encore produire localement, de manière durable et innovante, sans renoncer à l’ambition industrielle et à la rentabilité nécessaire à notre stabilité ?”
L’innovation au service de la relocalisation : lors du lancement du Multipath, nous avions déplacé les frontières pour créer le premier VAE qui s’adapte à toutes les situations d’usage grâce à sa modularité et son élégance. Selon les versions, il allie recyclabilité et jusqu’à 90% de pièces certifiées "Origine France Garantie".
NB : Chez Ultima, le vélo Multipath (vélo de ville) incarne l'innovation : un cadre injecté en composite recyclable, un moteur Valeo intelligent qui gère automatiquement les vitesses et le niveau d’assistance ainsi qu'une conception pensée pour tous les usages et utilisateurs (urbain, cargo, famille…).

Innover dans le vélo électrique : un parcours semé d'embûches pour les marques françaises
Très rapidement nous nous sommes rendu compte que se focaliser sur un programme exclusif risquait de nous conduire droit dans le mur et ce pour plusieurs facteurs :
-
Sommes nous des clients, disposés à financer la relocalisation ? La réponse est évidemment non.
-
Ensuite, innover, c’est bien, mais cela ne suffit pas. Certes, vous trouverez rapidement quelques “early adopters” mais trop peu pour faire décoller une entreprise.
-
Innover, c’est même obligatoire mais c’est aussi un frein. C'est un processus long et complexe : convaincre toute la chaîne de distribution demande du temps. Aujourd'hui encore, certains magasins estiment que la boite de vitesse automatique ne se vendra pas, alors même que tous les motoristes développent leurs propres solutions.
-
Et puis innover, c’est oser être différent. Mais ; cette différence, qu'il s'agisse du style ou de l’image associée, peut parfois dérouter certains acheteurs et finalement devenir un véritable frein à l'achat.
À cela s'ajoute une autre réalité : pour afficher et officialiser le fruit de nos travaux, nous devons financer nous-mêmes les labellisations (Origine France Garantie, RSE, Recyclage, Cyclescore, etc.). Et nous sommes bien d’accord que sans fléchage des aides, ces travaux représentent un coût important, souvent perçu comme un gaspillage d'argent pour les investisseurs. Alors, dans ces moments-là, il ne reste qu'une seule chose à faire : croire fermement en ses propres convictions.
Vers un avenir plus innovant et plus durable
Si nous souhaitons que cette société pionnière qu’est Ultima Mobility puisse poursuivre sa contribution et répondre à la question que beaucoup se posent aujourd’hui : “Peut-on encore produire localement, de manière durable et innovante, sans renoncer à l’ambition industrielle ?”, alors, nous avons pris la décision de nous diversifier.
L'ADN d'Ultima : la passion du vélo électrique made in France
Cette transformation prend racine au cœur même de notre entreprise, dans notre ADN. Autrement dit, elle repose sur les femmes et les hommes qui, chaque jour, se soutiennent, se coordonnent et travaillent main dans la main pour relever ce défi ambitieux. Ensemble, ils construisent l'avenir des vélos électriques made in France.
Notre mission est de trouver le juste équilibre entre toutes ces personnalités, de faire dialoguer les différentes cultures, celle du vélo comme celles venues d’autres horizons afin de bâtir un véritable écosystème humain et collaboratif au sein d’Ultima Mobility.
Pour soutenir cette vision, nous avons mis en place un plan de recrutement visant à intégrer de nouveaux talents dans nos différents départements : marketing, R&D, production, communication et commerce, afin de donner naissance à des produits uniques et responsables.
Diversifier sans se dénaturer : expansion de la gamme Ultima
Ensuite, nous avons, cherché à élargir notre gamme de vélos électriques et à avoir des offres dans les différents segments du “vélotaf / commuting”. La mise en production de notre “Larrun” nous aura pris 1 an après le rachat de cette belle marque “Biarrote” et en parallèle le lancement d’une gamme eGravel “Yin & Yang”.
Dans cet exercice, nous nous sommes attachés à moduler le MIF pour nous assurer que l’entreprise gagnerait en compétitivité et c’est pourquoi, le taux de valorisation française ou européenne varie maintenant selon nos modèles de 30 à 90%.
Enfin, il nous reste à travailler sur la profondeur de nos gammes. Un plan d’actions est engagé pour nous permettre d’avoir des offres pour tous les budgets sans dénaturer le positionnement de notre marque qui ne souhaite pas aller se battre contre les fournisseurs de vélos jetables.

Assembler des vélos électriques français : le pari d'Ultima pour soutenir la production locale
Bien sûr, cette ambition a un prix. Produire en France coûte toujours plus cher. Ultima doit donc convaincre un public prêt à investir dans un produit durable, réparable, évolutif et d’une certaine façon à contre-courant de la logique de consommation rapide. Pour assurer le ruissellement et améliorer notre efficacité, nous avons également su profiter du contexte actuel qui joue en la faveur de l’assemblage local et nous avons pris le risque de doubler notre surface d’assemblage afin d’offrir nos services à d’autres marques soutenues par les politiques publiques et la filière vélo pour contribuer à la réindustrialisation. Ainsi, JCDecaux et d’autres marques pour lesquelles nous allons respecter la demande de confidentialité nous ont sollicitées pour réaliser leur assemblage. Cette approche vertueuse permet à ULTIMA d'optimiser ses coûts de production et d'améliorer sa productivité et sa qualité.
Avançons ensemble vers le futur du vélo électrique made in France...
En conclusion, Ultima Mobility, ce n’est pas juste une nouvelle marque de vélos à assistance électrique. C’est une réponse à une question que beaucoup se posent aujourd’hui : Peut-on encore produire localement, de manière durable et innovante, sans renoncer à l’ambition industrielle ?
La réponse est oui, mais maintenant que vous avez parcouru notre brève, cela se fait avec des compromis industriels et une gestion optimisée entre revenus et dépenses. Le marché a traversé des mois sombres entre mai et août, mais septembre, avec son été indien, laisse poindre une lueur d’espoir. Si tout se déroule comme prévu, 2025 s’ouvrira comme un chemin vers l’équilibre.